2ème Dimanche ordinaire

Jean 1, 29-34

Le texte. (Les mots en italique sont plus proches de l’original que les mots du missel)

Le lendemain, Jean Baptiste voit Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde.  C’est de lui dont j’ai dit : « Derrière moi vient un homme qui avant moi a été parce que qu’il était premier de moi.  Je ne le connaissais pas, mais si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël.»  Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai contemplé l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui.  Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘’Sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer au-dessus de lui, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint‘’.  Et moi j’ai vu et j’ai témoigné que celui-ci est Fils de Dieu. »

L’homélie.

« Agneau de Dieu »!  Expression chargée du passé d'Israël.  A deux titres.  Tout d’abord, l’agneau sacrifié à la Pâque.  Depuis la nuit des temps, Israël, comme ses voisins, célébrait au printemps la vie qui renaissait.  La Pâque en était la grande fête.  Ainsi, la nuit de la première pleine lune de printemps (1), les Hébreux sacrifiaient un jeune agneau, badigeonnaient de son sang les montants de leur porte et, en famille, le mangeaient solennellement.  C'est lors d'une de ces nuits de Pâque, que, selon la Bible, Moïse ordonna à son peuple, de, cette fois, manger l’agneau debout, avec de jeune légumes et du pain non levé (2), en tenue de marche (3), prêts à partir.  Se libérant ainsi de leur vie d’esclaves, naissant à une vie nouvelle, ils marcheraient vers la liberté.  Ce repas a inspiré celui de la Dernière Cène.

« Agneau de Dieu » évoque aussi une autre libération.  Le prophète Isaïe en effet traite à plusieurs reprises d'un personnage mystérieux : le « Serviteur de Yahvé »(4).  Il en était déjà question dimanche dernier.  Ce Serviteur (voir la 1ère lecture : Is. 49, 3, 5-6) apporte lui aussi vie et liberté, plus seulement au peuple juif mais à l’humanité entière.  Dans un autre passage, Isaïe raconte que, cette libération, le Serviteur la payera de sa vie.  Car loin d’agir comme un puissant chef d'armées, c'est par sa douceur qu’il triomphera des dominateurs.  Qui se vengeront : «Comme un agneau qu'on égorge, écrira Isaïe, il sera conduit à la boucherie.»

Ainsi quand Jean Baptiste présente Jésus comme « l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde», il fait écho et à l'agneau pascal et au Serviteur de Yahvé, deux êtres fragiles qui libèrent le monde de son péché et lui apportent liberté et vie.  De fait, dans la Bible, le «péché» concerne d’abord ce qui fait souffrir autrui, notamment la privation de la liberté et de la vie. D'autant qu'en portant atteinte à autrui, on porte atteinte à Dieu.
Nous l’avons entendu, Jean Baptiste atteste avec insistance que cet homme Jésus est habité par l’Esprit de Dieu.  Regardons de près ces paroles : « Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ‘’L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint‘’ Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.»  « Je ne le connaissais pas », avait-il dit.  On peut comprendre : je ne le connaissais pas dans sa réalité profonde.  Mais depuis, il a vu l’Esprit Saint descendre et demeurer sur lui.  Pour Jean, la présence divine ne dure pas qu’un moment.  L’Esprit de Dieu habite l’homme Jésus, il demeure en lui.

Remarquons enfin ceci à propos du 4e évangile dont est tiré l’évangile de ce dimanche.  Il conduit notre foi bien plus loin que Matthieu, Marc et Luc.  Selon la foi de ceux-ci, les disciples de Jésus, qui l’ont côtoyé durant sa courte vie publique, ont commencé par voir en lui un homme exceptionnel.  Après le drame de sa mort, à plusieurs reprises il s’est fait voir ressuscité aux siens.  Leur foi s’est exprimée dès lors ainsi : l’homme Jésus, Dieu l’a « relevé » et l’a fait «Seigneur et Christ».  C’est ce qu’affirme Pierre le jour de la Pentecôte (5).

Le 4e évangile conduit donc notre foi plus loin.  Il affirme que l’homme Jésus est le Verbe de Dieu.  De toute éternité, il est Dieu.  Cela ressort clairement du prologue de cet évangile : Au commencement était le Verbe et le Verbe était tourné vers Dieu et le Verbe était Dieu (6).  La foi de certains chrétiens sera plus proche de celle des synoptiques, la foi d’autres chrétiens sera plus proche de celle de Jean mais toutes et tous sont croyants.


(1) Si à la prochaine fête de Pâques, le ciel est clair, vous verrez briller la pleine lune...
(2) De tout jeunes légumes -herbes amères- et du pain non levé –pain azyme- car ils devaient partir au plus vite.
(3) Les reins ceints et le bâton à la main.
(4) Isaïe chapitres 42 à 53.
(5) Actes des Apôtres 2, 36.
(6) Jean 1, 1.

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