1er dimanche Avent

Le texte  (Marc 13, 33 – 37),

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : «Regardez, restez éveillés, car vous ne savez pas quand c’est le moment (1). C’est comme un homme qui part en voyage à l’étranger : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité (2), à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller. Veillez donc car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin (3). Craignez qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve en train de dormir. Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez (4). »

(1) En grec, le verbe est au présent et « moment » est le mot kaïros, c’est-à-dire le temps du Royaume, le temps de Dieu, le grand moment où il se fait proche, c’est-à-dire aujourd’hui !

(2) Lisons bien : « il a confié à ses serviteurs l’autorité. » Quand dans une parabole, il est question de « serviteurs », comme ici, il ne s’agit pas de domestiques ni d’esclaves mais de responsables de communauté chrétienne, comme le seront les Douze, prêtre ou évêque, qui auront d’ailleurs à se voir comme des serviteurs. Ainsi la parabole des talents, du débiteur impitoyable, du gérant habile...

(3) Le soir / au milieu de la nuit /  ... au chant du coq / le matin  correspondent aux 4 étapes de la nuit dans le monde romain.

(4) Le nom ou prénom « Grégoire » traduit littéralement le verbe « veiller ». Pendant la prière d’agonie de Jésus, ses disciples qu’il a invités à le soutenir par leur prière, loin de veiller,  dorment....Comme de mauvais serviteurs

 Homélie

Dans notre culture actuelle, l’ « apocalypse  » se caractérise habituellement par une abondance de catastrophes. Or ici, c’est exactement l’inverse qui se passe. Jésus annonce une merveilleuse bonne nouvelle : le Seigneur prend l'initiative de venir habiter parmi nous. Ce que le peuple juif attendait depuis des siècles, se réalise enfin. Je souligne cinq aspects de cette bonne nouvelle.

1/ Le Seigneur avait jadis envoyé au peuple élu des prophètes, aujourd’hui il envoie le Messie, son propre Fils. 

2/ Si Jean Baptiste a présenté la venue du Messie comme une menace, du genre : « convertissez-vous, sinon gare ! » (1), Jésus en fait une merveilleuse bonne nouvelle !

3/ Dieu agit ainsi non parce que les êtres humains seraient enfin devenus dignes de cette venue mais par pure grâce, pure bonté.

4/ De plus, ce n’est pas seulement pour le « peuple élu », à la fin des temps mais pour l’humanité entière que le Messie est venu, vient et continue à venir. 

5/ Et ainsi, c’est toute l’humanité qui est invitée à prendre sa part à l’œuvre du Messie. « Veillez », dit Jésus à trois reprises.

« Veillez » est d’autant plus d’actualité que la venue de Jésus au milieu de nous n’est en rien spectaculaire. Au contraire. Il importe donc d’autant plus de veiller car il serait regrettable de manquer sa venue. C’est le rôle d’un bon portier de veiller sur la porte de la maison, comme c’est le rôle d’un bon serviteur de veiller sur ses habitants. Jésus a d’ailleurs promis que c’est chaque jour qu’il viendra à nous. Nous l’avons entendu dimanche dernier dans l’évangile de la fête du Christ-Roi. Malheureusement l’imaginaire chrétien a bien souvent cantonné et cantonne toujours la venue du Messie à la « fin ».

N’est-ce pas en effet chaque jour qu’il y a à nourrir quiconque a faim, désaltérer quiconque a soif, visiter quiconque est malade ou en prison, vêtir quiconque est sans vêtements, accueillir quiconque surtout s’il est étranger ?  Car pour Jésus, cette maison à tenir en ordre ce n'est pas seulement notre famille, nos proches, mais tous les peuples. 

De même, nous savons bien que celles et ceux pour qui la vie est difficile ce sont les pauvres en argent mais aussi les pauvres en famille, en éducation, en affection, en amour, ou les pauvres en relation, en travail, les pauvres en santé, etc. Tenir sa maison en ordre c'est donc veiller à ce que chacune, chacun soit au moins respecté dans sa dignité, dans ses droits. Que chacune, chacun ait finalement la chance de vivre épanoui, heureux. Pour Jésus, veiller ce n’est sûrement pas l’attendre passivement, les bras croisés. Bien au contraire, veiller c’est agir, c’est être attentif à toutes et à tous, à celles et ceux qui sont proches et qui sont lointains. Un dernier verbe termine ces paroles de Jésus : « Veillez ! » Et tout juste après ce dernier conseil de Jésus, commence le récit de la passion ! 

 (1)  Si Jean Baptiste a vu juste en annonçant la venue du Messie, il s’est trompé sur le comment il sera....

Contactez-nous

N'hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement complémentaire.

Note: vos informations ne sont pas conservées sur le site web et ne seront utilisées que dans le cadre de la réponse à votre demande.

Nous utilisons des cookies sur notre site web. Certains d’entre eux sont essentiels au fonctionnement du site et d’autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience utilisateur (cookies traceurs). Vous pouvez décider vous-même si vous autorisez ou non ces cookies. Merci de noter que, si vous les rejetez, vous risquez de ne pas pouvoir utiliser l’ensemble des fonctionnalités du site.

Ok