1er dimanche de l’Avent

Le texte (Luc 21, 25 – 36). (Les mots en italique sont plus proches de l’original que les mots du missel)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche. »

Et il leur dit une parabole : « Voyez le figuier et tous les arbres. Dès qu’ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes à les voir, que déjà l’été est proche. De même, vous aussi quand vous verrez cela arriver, sachez que le règne de Dieu est proche. En vérité, je vous le déclare, cette génération ne passera pas que tout n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.

Tenez-vous  sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse  dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste. Comme un filet, il s’abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : afin que vous ayez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver  et de paraître debout devant le Fils de l’homme. »

L’homélie.

L'évangile de ce premier dimanche de l'Avent donne quatre avertissements de Jésus. 1/ De grands cataclysmes et de grandes souffrances ne cessent de menacer l’humanité. 2/ Ce qui n’empêche pas la venue en gloire du Fils de l'Homme, un jour. 3 / Chaque jour, notre libération approche. 4/ Une invitation à veiller et à prier en vue d'être prêts. Mais prêts à quoi? 

Tout d'abord, les cataclysmes. Comme j’en ai déjà parlé il ne s’agit pas d’abord de ce qui adviendrait à la fin du monde, comme beaucoup le pensent. Par des images fortes, Jésus veut faire comprendre aux disciples et à nous que, hier, comme aujourd’hui et demain, cataclysmes, violences, guerres n’arrêtent et n’arrêteront pas de ravager ce monde. Et sans doute Jésus pense-t-il aussi à la violence qui très prochainement va se déchaîner sur  lui.

Mais, pour Jésus, il ne faut pas désespérer. Il est convaincu que les souffrances et même la mort n’auront pas le dernier mot. Il espère de toutes ses forces qu'avec Dieu un avenir de Vie nous sera toujours ouvert. Pour exprimer cette conviction, il utilise le personnage annoncé par le prophète Daniel, « le Fils de l’homme », qui, un jour, apparaîtra dans la nuée, c’est-à-dire dans la gloire de  Dieu. D’autant que les catastrophes ne sont pas à interpréter comme des obstacles à cette venue mais comme des signes, des signes que notre libération approche. D’où l’invitation à redresser la tête. D’où aussi sa parole au bandit crucifié à ses côtés : « Aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis. »

Viennent ensuite les recommandations : ne pas s’alourdir dans la débauche, l’ivrognerie, le repli sur soi. Je pense qu’il s’agit de bien plus que d’une mise en garde contre une vie dissolue. Depuis le début de sa mission, nous le savons, Jésus annonce avec insistance la venue du Royaume de Dieu. Ainsi dans l’évangile de Luc (*) que nous écouterons cette année-ci, dès le début de sa vie publique, Jésus annonce qu’aujourd’hui est jour de grâce : la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres, les captifs sont libres, les sourds entendent. Oui, aujourd’hui Dieu intervient dans ce monde. Non par des prodiges mais au coeur de relations humaines toutes simples, contagieuses, chaque fois qu’ont lieu des rencontres, des échanges, des gestes et des paroles qui font du bien, qui humanisent. Ce que les dérèglements évoqués plus haut ne permettent pas. 

Vient enfin le souhait de Jésus que ce « jour-là ne tombe pas à l’improviste ». Comme un filet qui s’abattrait. Avec le conseil donc de veiller et de prier.  Notre Eglise a souvent présenté  ces conseils comme destinés à notre « dernière heure ». Veillez et priez, disait-elle, pour être prêts lors de cette ultime rencontre avec Dieu, qui, selon elle, viendra plus comme un juge que comme un Père. Il fallait donc se préparer à nos « fins dernières » car elles surgiront un jour sans crier gare. Qui de ma génération ne se souvient de cette littérature sur l’indispensable  préparation à une « bonne mort » ? Cela faisait notamment partie du fond de commerce des  prédications des Pères rédemptoristes, surnommés pour cette raison « rédempterroristes » !

A nouveau, je suis convaincu que ces avertissements valent pour chaque jour de notre vie, aujourd’hui, hier, comme demain. Et qu’il faut sans cesse se préparer et prier non pour une bonne mort mais pour une bonne vie, dans l’Esprit de Jésus. Une vie d’accueil, d’écoute, d’entraide, de relations bienfaisantes. Il est tout de même évident que si quelqu’un (ou une collectivité) a faim, a soif, est sans vêtements, est malade, est en prison, ou est en exil dans notre pays, que c’est aux moments, toujours surprenants, où il y a appel au secours qu’il importe de répondre et non plus tard, quand ce sera possible… N’est-ce pas  à ces moments-là, chaque jour, aujourd’hui, que nous sommes invités à accueillir le Fils de l’homme qui vient à nous ?

(*) Luc  4, 16 - 21.

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