3ème dimanche de Carême

Le Texte :        Luc 13, 1-9 et Luc 13, 10-17

À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ?  Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ?  Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »  Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?”  Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »

Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. » Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu. Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?  Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »  À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

L’homélie.
Un évêque écrivait ceci : Les journaux enregistrent quotidiennement des crimes et, alors, sous le coup d'une passagère émotion, le lecteur s'exclame : "Où allons-nous?  Il est urgent de redoubler de vigilance, et la justice devrait châtier les coupables."  Ce texte a été écrit en 1912, par le cardinal Mercier.  La question se pose donc : y a-t-il eu une seule époque où notre monde ait vraiment connu le calme et la paix ? Évidemment non !
Ce qui n'empêche que toute souffrance pose question : pourquoi ? Longtemps la Bible et ensuite l'Église ont enseigné que c'était à cause de nos fautes. Rappelons-nous ce qu'on disait du Sida ! Ce n'est pas cela que Jésus enseigne. Il invite à lutter contre le mal, à en atténuer les conséquences et à améliorer la vie là où c'est possible. C'est ce qu'il appelle "se convertir". Comme, dans la première lecture. Moïse était bien au calme, loin de l'Égypte.

Mais il a compris un jour que Dieu l'appelait à oser libérer ses frères, esclaves en Égypte. Bien sûr, nous ne sommes pas responsables de tous les malheurs du monde, pourtant ils nous concernent puisqu'il s'agit de sœurs et frères en humanité. Ainsi quand nous sommes en période électorale, nous pourrions, avec d’autres, créer des mouvements d’opinion qui aboutiraient à ce que des  partis politiques s’engagent à voter des lois favorisant davantage la justice sociale.

Jésus enchaîne par une parabole sur la réaction d'un propriétaire devant un de ses arbres devenu stérile. Cette parabole existait déjà avant Jésus. Il s'en est servi mais pour en changer la conclusion. En effet la parabole juive se terminait par l'abattage de l'arbre inutile. Tandis que Jésus fait intervenir un vigneron : "Laisse-le encore un an", demande-t-il au maître. Fais-lui grâce. Cela nous rappelle les premières paroles de Jésus en Luc : l'Esprit du Seigneur est sur moi , avait-il dit, pour que j'annonce la bonne nouvelle aux pauvres, que je libère les prisonniers, etc. Et il terminait ainsi : pour que j'annonce une année de grâce de la part du Seigneur. La voilà déjà cette année de grâce voulue par le Seigneur ! Une année de rémission !
Au fond, nous avons ici le résumé de tout l'enseignement de Jésus : d'une part il présente Dieu non pas comme un Dieu punisseur mais comme un Dieu patient, qui pardonne, qui fait grâce, qui sait attendre notre conversion. Il a le temps ! Et d'autre part, il est aussi le Dieu qui nous invite à mettre plus d'amour et de justice en nous et autour de nous, que ce monde ne périsse pas. Au fond, chaque année est une année où Dieu nous fait grâce et où il nous invite à combattre le mal jusque dans ses racines. et à soulager là où nous ne pouvons faire plus. On pourrait dire cela de chaque mois, de chaque jour !

Suit un autre récit, un jour de sabbat. Jésus se rend à la synagogue. Il y voit une femme infirme, courbée depuis 18 longues années. Par sa faute, à cause de ses péchés, pensait-on à l'époque. Pour Jésus c'est faux. Aussi ne la condamne-t-il pas mais la guérit. "Femme, dit-il en pleine synagogue, te voilà libérée de ton mal !" Désormais, elle peut vivre la tête haute.

Jésus savait bien que, par ce geste, il exaspérerait les "bons Juifs" comme ce chef de synagogue. Mais ce qu'il veut surtout c'est que, soi-disant au nom de Dieu, les responsables religieux d'Israël cessent d'imposer au petit peuple des lois impossibles à observer, et donc culpabilisantes. Jésus se bat donc pour que son peuple et particulièrement les femmes ne vivent plus courbés sous des lois stériles. C'est pourquoi il prend le risque d'agir au grand jour. Sachant que cela pourra lui coûter cher. Mais ce qu'il cherche avant tout c'est que soit annoncé un Dieu d'amour et donc de vie.

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