Gloire à Dieu au plus haut des cieux !
Des pauvres sur la route, en hiver, loin de chez eux.
Elle est enceinte. Pour la première fois précise l'évangile.
A l'auberge, pas de place pour des pauvres.
Pour ces gens-là il n'y aura jamais de place.
Ils n'avaient qu'à être prévoyants !
Voyager ainsi, sans précaution, une femme toute jeune
et enceinte encore !
Une fois de plus, dans notre monde,
des pauvres se voient mis à la porte.
Ils y sont habitués, mais quand même !
Gloire à Dieu !
Et arrivent les jours où elle doit enfanter.
Comme les mamans pauvres, elle-même lave le bébé,
elle-même l'emmaillote, aidée gauchement par le père.
Elle le dépose là, sur la paille, dans une mangeoire.
Et, comme toutes les mamans et tous les papas,
ils le regardent et lui sourient, avec une immense tendresse.
Gloire à Dieu !
Il y eut des visites, des pauvres, c'est-à-dire des bergers,
qu'on disait filous, un peu voleurs.
Pour accueillir le Fils d'entre les fils, il y avait peu de monde.
Les riches dormaient, ou peut-être scrutaient-ils la Bible?
Peut-être même qu'ils priaient? Par exemple pour les pauvres,
en les confiant à Dieu?
Peut-être buvaient-ils un dernier petit verre, car il faisait froid?
Comment auraient-ils su?
Gloire à Dieu !
Car en venant chez les siens, il est parmi les pauvres.
Il n'est pas là où les riches et les savants
voudraient le prier, l'honorer.
Car il n'est pas un grand homme. On l'a échappé belle !
Pensez-vous, le signe, le seul signe qu'il nous donne,
c'est un enfant, tout petit, tout fragile, tout bébé,
comme tous les bébés.
A première vue, cela fait peu Dieu,
un bébé né on ne sait où, on ne sait de qui?
Gloire à Dieu !
Nous aurons plus tard un autre signe,
la croix ! Guère plus divin !
Un bébé et un homme en croix,
les deux signes de la gloire de Dieu
que nous chanterons cette nuit de Noël !
Gloire à Dieu
au plus haut des cieux !