Baptême de Jésus

Le texte.           (Luc 3, 15 – 22) (Les mots en italique sont plus proches de l’original que ceux du missel).

Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente, et tous se demandaient dans leurs cœurs  si Jean n’était pas le Messie. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau. Mais il vient celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas suffisant pour délier la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi je prends plaisir. »

L’homélie.

Cela faisait des siècles que le peuple d’Israël attendait le Messie. Longtemps, il espéra un Messie qui serait un souverain grand et puissant et qui ferait de leur pays une nation redoutable. Ce pays en effet avait quasi disparu depuis sa déportation à Babylone. Il allait de mal en pis, sous l’occupation constante des grands empires voisins : égyptien, assyrien, babylonien, grec, romain…. Comme on devait donc l’attendre celui qui rendrait Israël

puissant !

Mais une minorité du peuple, apparue au 3e siècle avant Jésus, avait pressenti qu’une nation pouvait être grande, non pas grâce à son armée mais grâce à sa fidélité à Dieu. Cette minorité s’appelait les « Pauvres de Yawhé ». Jésus fut un de ces « Pauvres », de même que Marie, Joseph et quelques autres... Mais le peuple était loin d’attendre un Pauvre ! Comme aujourd’hui, bien des chrétiens sont loin d’attendre une Eglise humble, pauvre, sans pouvoir... 

Un jour, apparut en Israël un baptiseur, un homme tout simple. Il marqua profondément les petites gens mais, selon Jésus, laissa indifférents les grands de ce monde, les prêtres, les grands prêtres, les princes (1). Ce petit peuple se demanda même si ce baptiseur n’était pas le Messie, le libérateur promis. N’avait-il pas osé s’attaquer à Hérode, le cruel tétrarque ?  Ce qui explique pourquoi, selon Luc, au moment où Jésus se présenta au baptême de conversion, le baptiseur avait déjà été arrêté et mis en prison. Et Jésus fut baptisé sans lui...

En fait, pour les chrétiens, le Messie c’était Jésus, même s’il refusa obstinément de porter ce titre qui évoquait un pouvoir politique (2). Il préféra s’appeler « Fils de l’homme », titre quasi inconnu, tiré d’un seul verset du livre de Daniel (3). Pourtant ce titre est ambigu puisqu’il peut tout aussi bien signifier un être divin à visage d’homme qu’un fils d’être humain, c’est-à-dire n’importe quel être humain...

« Messie » est la traduction hébraïque d’un participe passé, « oint ». Qui se dit « Christ » en grec. Les premiers chrétiens proclamèrent ainsi que par sa Résurrection, Jésus avait été fait Christ et Seigneur.  Quant au baptiseur, il n’annonça pas que Jésus était le Messie mais qu’il baptiserait non dans l’eau comme lui, mais dans l’Esprit Saint et le feu.

Luc, l’évangéliste qui mentionne souvent la prière de Jésus, relate ici qu’après son baptême Jésus resta en prière... Et qu’au cours de cette prière, il entendit la voix céleste : « C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi je prends plaisir. » Au même moment, il vit l’Esprit Saint descendre sur lui sous l’apparence corporelle de la colombe (4).  Pour les Anciens, le ciel se présentait comme une immense toile bleue. Au-dessus de cette toile, il y avait le monde de Dieu et en-dessous, le monde des hommes. Le sens de l’événement est clair : comme, grâce à Jésus, le ciel s’ouvre, désormais le Monde de Dieu et celui des hommes ne font plus qu’un !

Et notre baptême chrétien ? Saint Augustin, comme bien d’autres après lui, le comprit à la manière de Jean, un baptême pour effacer les « péchés ». Qui, pour les bébés se ramènent au péché « originel » ! Et pourtant ! S’il est vrai que tout nouveau-né entre dans un monde marqué par le mal, comment a-t-on pu croire un seul instant et peut-on encore croire aujourd’hui, qu’en naissant, un bébé est pécheur (5) ? Quand je célèbre le baptême d’un bébé, je me permets d’insister sur la grande fête que nous célébrons à ce moment.  Et ce que nous fêtons c’est que, depuis toujours,  ce petit est passionnément aimé de Dieu son Père.

(1) Mc 11, 30 – 33).

(2) (Mt 16, 20).

(3) Daniel 7, 13.

(4) Il y a deux manières de traduire ce passage. Soit que l’Esprit Saint descendit sur Jésus comme descend une colombe, c à d délicatement, soit que l’Esprit Saint ressemblait à une colombe. C’est ceci que retinrent nos peintres...

(5) J’ai connu ainsi des parents dont le bébé était mort-né. Ils demandèrent des funérailles au curé, qui refusa. On lui avait appris qu’un enfant mort sans baptême était damné... C’était avant Vatican 2. Ce jour-là, le papa décida de quitter cette Eglise pour toujours !  

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