2ème dimanche ordinaire

Le texte.        Jean 2, 1 – 11 (Les mots en italique sont plus proches de l’original que ceux du missel).

Le troisième jour (1), il y avait un mariage (2)  à Cana (3) en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité à la noce avec ses disciples.

Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi (4) ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit aux serviteurs : « Quoi qu’il vous dise, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre  pour les ablutions rituelles des Juifs. Chacune contenait environ deux à trois mesures. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’en haut. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Le maître du repas goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas interpelle le marié et lui dit : « Tout le monde  sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens sont ivres, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Ceci fut le commencement des signes que Jésus accomplit à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils y restèrent quelques jours

(1) Ce peut être le 3e jour après la rencontre avec Nathanaël et donc le 7e jour après la rencontre avec le  Baptiste lorsqu’il invite André et Simon à suivre Jésus. L’évangile s’ouvrirait donc comme la Genèse sur une semaine, qui aboutit à la manifestation de la gloire de Jésus.  Ce peut-être aussi une allusion à la résurrection, le 3e jour. D’autant que ce passage  fait plusieurs fois allusion  à Pâques.

(2) En 2012, à un hôtel de Nazareth, où nous arrivions, se terminait une noce commencée trois jours plus tôt ! Il semblait y avoir encore pas mal de bouteilles de vin.

(3) On ignore où se situait exactement  Cana.

(4) Voilà une parole bien dure d’un fils à sa mère...

     

L’homélie.

Nous venons de fêter Noël, l’Epiphanie et le baptême de Jésus. Comme il est significatif que, selon les évangélistes, les premiers à vénérer Jésus ne furent ni des hommes religieux, ni des grands prêtres, ni des princes de ce monde ! Ce dimanche, nous fêtons une nouvelle manifestation de Jésus. Le cadre en est aussi très simple : des noces de village. A ce moment, Jésus a 30 ans environ, il habite et travaille à Nazareth, à quelque distance de Cana.

Pour bien pénétrer ce passage, rappelons-nous que le but des évangélistes n’est pas de nous donner une biographie de Jésus. Ni de nous donner, des considérations sur le mariage.... Leur but était d’aider les croyants à approfondir leur foi, c’est-à-dire leur confiance en Jésus. Et dans cette optique, ce qui peut paraître insignifiant a souvent du sens. Ainsi ce n’est pas un hasard si, dans un des évangiles, c’est au cours d’un mariage que Jésus inaugure sa vie publique. Ni non plus d’ailleurs l’abondance inouïe de vin, ni l’allusion de Jésus à son « heure », ni enfin le rôle discret mais efficace de Marie.

Pourquoi un jour de mariage ? N’aurait-il pas été plus « rentable » qu’un tel miracle se passe au Temple en pleine foule ? Non, car pour les grands prophètes, le signe permanent de  l’amour de Dieu pour l’humanité est justement le mariage humain, qui évoquait pour eux l’alliance de Dieu avec son peuple. Cette alliance, Jésus va la signifier par toute sa vie et, de manière unique, par le don de lui-même sur la Croix. Ce moment que Jésus appelle précisément son « heure », l’heure de sa mort, l’heure de sa plus grande preuve d’amour.

Deux à trois mesures de liquide correspondent à environ 80 ou 90 litres. Multipliés par six, cela fait près de six cents litres. Pourquoi cette abondance ? Absolument pas pour faire étalage de sa puissance (ce n’est pas du tout le genre de Jésus...)  mais pour suggérer la démesure de l’amour de Dieu. C’est pareil pour le pain partagé au désert et la pêche abondante. Ces trois récits d’abondance sont là pour nous aider à croire et espérer qu’il y aura toujours en suffisance du pain et du vin eucharistiques pour celles et ceux qui auront faim et soif de Jésus.  Et pour la nourriture humaine, Dieu compte sur notre générosité.

Quant à la « mère de Jésus », Jean, qui ne l’appelle d’ailleurs qu’ainsi, ne parle d’elle qu’à deux reprises : ici, aux noces de Cana, et à la mort de Jésus. A Cana, elle intervient par son appel discret : « Ils n’ont pas de vin. » Et à la croix, si elle ne dit rien, elle est présente d’une présence qui a dû être infiniment précieuse pour Jésus. Manière aussi pour l’auteur de nous inviter à nous confier à cette maman qu’en croix, Jésus a offerte au monde.

Enfin Jean ne parle jamais de miracle mais de « signe ». Son évangile relate sept signes de Jésus. Après celui-ci, viennent les guérisons du fils d’un officier royal, d’un paralysé et d’un aveugle de naissance. S’ajoutent le partage du pain, la marche sur l’eau et la réanimation de Lazare. Ces signes ne sont pas des « preuves » de la divinité de Jésus mais, comme déjà dit, ils sont là pour aider les croyants à progresser dans leur confiance en lui. Notamment être convaincus que grâce à Jésus, le monde est passé de l’ancienne alliance, symbolisée  par l’eau de purification des Juifs, à une alliance  universelle et éternelle. Alliance qui sera manifestée à « l’heure » de Jésus. Oui, avec Jésus, commence ce monde nouveau, symbolisé par le « bon vin » de la fin, que, par pure grâce, Dieu offre à l’humanité, sans condition ni exception.

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