4ème dimanche de Pâques

Le texte          Jean 10, 27 – 30 (Les mots en italique sont plus proches de l’original que ceux du missel.)

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur ». Il leur dit un peu plus tard : « Mes brebis écoutent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent (1). Je leur donne la vie éternelle : et elles ne périront pas pour l’éternité, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes unité. »

(1)    On pourrait tout aussi bien traduire : « et elles m’accompagnent ».

L’homélie

Pour bien comprendre ce passage, je crois utile d'en préciser quelques mots et expressions. Particulièrement quatre : « Bon Pasteur », « connaître », « vie  éternelle», « suivre Jésus ».

Par son expression « Bon Pasteur »,  Jésus fait allusion aux grands prêtres, rois, princes de jadis qu'avait stigmatisés le prophète Ézékiel. Car pour lui, c’étaient de mauvais pasteurs : à la place de servir le peuple, ils se servaient eux-mêmes. Or un pasteur n’est bon que dans la mesure où il se met au service du peuple qu’il dirige. Il ne se cantonne pas dans ses palais mais vit avec son peuple. Aussi subit-il avec lui les intempéries, le froid, la pluie, les grandes chaleurs de l’été. De plus si chacune, chacun le connaît,  lui connaît chacune, chacun. Ezékiel avait ajouté que Dieu lui-même serait un jour ce Bon Pasteur pour son peuple.

Quand Jésus dit : « Je connais mes brebis », cela ne veut pas dire, comme aujourd’hui : je sais bien qui vous êtes, je vous connais bien. Dans la Bible « connaître » signifie plutôt être en intimité avec, aimer profondément, intensément. Il s’agit plus d’un mouvement du cœur que de l’intelligence. Connaître peut même désigner la relation sexuelle. La Bible ne dit-elle pas que « Adam connut Eve » et qu’elle devint enceinte ? Dès lors quand Jésus dit : « je connais mes brebis », il parle d’une relation d’amour. Ainsi chacune, chacun, nous sommes passionnément aimés de Jésus et donc de Dieu notre Père. De plus,  cette intimité que Jésus offre à chacune et chacun de ses disciples, donc à nous aussi, cette intimité ne se mérite en rien. Elle est pur don de Dieu. Elle est pure grâce.  

A ses disciples, Jésus promet la « vie éternelle ». Dans la Bible, «vie éternelle » ne signifie pas, comme aujourd’hui, une vie qui se prolonge indéfiniment au-delà de la mort. Dans la Bible, cette expression signifie une vie plénière, totale, remplie de l’Esprit de Dieu et cela dès aujourd'hui, dès ici-bas. Une telle vie, dit Jésus, ne peut pas périr. Personne ne peut nous l'arracher. Justement parce que Jésus lui-même y est intimement présent.

« Suivre Jésus » enfin. Cette expression, on l’a déjà vu, peut tout aussi bien se traduire par « accompagner » Jésus. Rappelons-nous l'évangile du 3ème dimanche de Pâques. Par trois fois, Jésus avait demandé à Pierre : « M'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Et Jésus avait conclu des trois réponses peu précises de Pierre : « Sois le pasteur ou le berger de mon troupeau. » C’est-à-dire je te confie la responsabilité de mon peuple, ce qui n’est pas à accomplir n'importe comment. Il lui faudra « suivre » ou « accompagner » Jésus, c’est-à-dire accomplir cette tâche à la manière de Jésus, à la manière d’un bon pasteur, au service de son troupeau.

Le plus souvent quand nous parlons de responsables de l'Église, nous pensons au pape, que les médias appellent habituellement (à mon sens, c’est une erreur) le « chef de l’Eglise », nous pensons aussi aux cardinaux, évêques, prêtres, oubliant que tous les chrétiens sont, eux aussi, responsables de notre Église. Et cela à tous les niveaux. Un chrétien ne devrait jamais dire : « L'Église », comme s’il s’agissait d’une réalité où il n’a rien à voir. Non ! L'Église c’est l’affaire de toutes les chrétiennes et de tous les chrétiens. Même si, bien trop souvent, notre hiérarchie est la première à l’oublier. Surtout quand le pape ou un évêque déclare : l’Eglise affirme, interdit, proclame... Comment peuvent-ils dire cela alors qu’aucun membre de cette Eglise n’a été consulté ?

Toutes et tous, nous sommes donc invités à nous inspirer de la manière dont Jésus a été Pasteur. Lui qui s’inspirait constamment dans la prière de la volonté de notre Père. Et agir ainsi non pas afin d'être aimés de notre Père du ciel mais puisque nous sommes déjà aimés de lui, aujourd'hui, et à jamais.

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