7ème dimanche de Pâques

Le texte.  Jn 17, 20-26

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

L’homélie.

Nous connaissons ce petit épisode de la vie de Jésus (*). Il vient d'annoncer aux Douze que sa fin est proche et qu'elle sera horrible car les autorités religieuses le mettront à mort. Après ces sombres paroles, ils se mettent en route vers Capharnaüm. Jésus marche devant et il entend que, derrière lui, ça se dispute ferme. Arrivés à la maison, il leur demande de quoi ils discutaient ainsi. Ils se taisaient, dit l'évangile, car en chemin, ils s'étaient disputés pour savoir qui d'entre eux était le plus grand.  C’est-à-dire, pour savoir qui succéderait à Jésus…

Pour que les Douze comprennent leur aveuglement, Jésus fait alors un geste extraordinaire de simplicité. Il place un petit enfant au milieu d'eux et leur dit : Le plus grand c'est lui. Rappelons-nous qu'à l'époque, l'enfant symbolisait les « petits » de la société, les « pas grand-chose », les pauvres. Cet épisode nous fait comprendre pourquoi, à quelques heures de sa mort, Jésus prie avec tant d'insistance pour l'unité de ses disciples : « Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi… » Il redoute tellement que ses disciples et leurs successeurs ne succombent à la tentation de chercher les premières places. Ce fut si souvent le cas et est malheureusement toujours d’actualité. De fait, comment arriver à l’unité si chacun est convaincu qu'il est le centre, qu’il est le meilleur ?

Or, Jésus en est convaincu, seule une Eglise qui est « une » pourra aider le monde à croire en Dieu : « Soyez UN, dit-il, afin que le monde croie ». Car des Églises divisées entre elles ne peuvent que faire obstacle à l’accueil de la Bonne Nouvelle ! Du petit récit par lequel j'ai commencé, Jésus avait en effet conclu : « Qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci m'accueille moi-même. Il accueille donc Celui qui m'a envoyé. » Oui, une Église, même issue de Jésus, est dans l'impossibilité d'accueillir Dieu et encore plus d'en être témoin si elle ne donne pas la première place aux derniers. Ou qu’au moins elle y travaille !  

Le chemin de l'unité pour lequel Jésus prie avec tant d'insistance ne consiste donc pas en de solennelles déclarations doctrinales ou morales au nom de cette Vérité que nous serions seuls à détenir. Tout cela est si loin des évangiles ! Pour les Églises qui se réclament de Jésus, l'essentiel est de témoigner de la tendresse du Père du ciel. Et la seule manière d'en témoigner c'est de chercher à ce que chaque Église ressemble au Royaume, comme chaque communauté chrétienne. Que ce soit notre préoccupation. Ce n'est qu'ainsi et pas autrement que nous donnerons à Dieu la première place et que nous offrirons le goût de Dieu. Mais que je suis loin, que nous sommes loin, que les Églises sont loin de cet idéal proposé par Jésus !!!

Ce n'est donc pas pour rien qu'au moment de l'Ascension, et de manière réitérée, Jésus demande à ses disciples d'accueillir l'Esprit Saint, l'Esprit d'amour. S'ouvrir à l'Esprit Saint c'est en effet reconnaître que, par nos seules forces, nous ne sommes pas capables de donner la première place aux « derniers ». L'Esprit Saint peut au moins nous en donner le désir. Ce n'est que de cette manière que nous pourrons, comme l'a si ardemment souhaité Jésus, travailler à l'unité des Églises chrétiennes. Ce qui est le meilleur service que nous puissions rendre à notre monde déchiré. Que, notamment grâce à des Eglises qui cherchent l'unité, la paix, le respect mutuel aient des chances d’avoir gain de cause.  

Il fut des époques où les religions chrétiennes se faisaient la guerre. Pour combattre l'erreur, disait chacun ! Aujourd’hui, elles ne se font plus la guerre mais les divisions sont toujours là. Et quand on analyse ces déchirements violents, que de combats de chefs ! Que d’égoïsme aveugle de la part de chrétiens ! Quel obstacle à la Bonne Nouvelle d’un Dieu Père de tous ses enfants.

(*) Marc 9, 30 – 37

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